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Bien dans mes pompes... le blog de Claude

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De la Bresse à Montmartre

En 2010   : j'écrivais déjà: J'ignore  ce qui me pousse à tenter ce défi, le 4 Août prochain ,  je prendrai le départ...  non pas vers Compostelle, mais en direction de Paris-Montmartre terme de mon périple, pour finir ce chemin ... la montée du parvis dernier effort avant de me faire "tirer" mon portrait par les portraitistes de la place du tertre. A lire dans "Bourg-Paris"
Déjà prémonitoire
pont du Mt BlancEn 2011, Tour du lac Léman... dans le sens d'une "rolex" Assis sur les blocs de pierres de l'embarcadère d'Yvoire pieds dans l'eau  je regarde l'accostage du Savoie, bateau à vapeur  et en même temps je ne  peux pas m'empêcher de regarder l'immensité de ce lac. A lire dans "tour du Léman"

DSC06870En 2012: Sur la route de Compostelle
En prélude de ce périple de 1000 kilomètres, j’écrivais en Novembre 2012 comment se  surprendre  au travers d’un chemin que l’on invente, comment  sortir de ces sentiers  conventionnel que l’on veux nous imposer. ‘Seuls ceux qui osent s'accordent le droit de réussir’ 
A lire dans " Mon 1000 km"  Récit entre mon Haut-Bugey et le Pays Basques périple de 12 jours.

  Enmodif 2013, "Courir à perdre la raison, Courir à n'en savoir que dire, A n'avoir que toi d'horizon, Et ne connaître de saisons.  Epreuve EXCEPTIONNELLE de 216 km sur un jour, son nom: ULTR'ARDECHE.
En ce Dimanche de Mai 2013, je suis finisher de cette course inventé, organisé de main de maître par Laurent & Isabelle, qu’ainsi tous les  bénévoles et Monsieur le Maire d’Alboussière. Merçi à tous. … il n'y aura pas d'UA3, je suis triste car c'était une vrai épreuve d'ULTRA... heureux je fais partir des 125 'ardoisiers' des 2 éditions de l'Ultr'Ardèche 









 

 

 

29 avril 2009

Peynier, dernière ligne droite

La seule question que j'ai à l'esprit en ce début de semaine et quelle météo pour ces 24 heures. Oui mais,  le sac ne se prépare pas la vieille...quoique là il n'y a pas trop à  se creuser la tête, vêtements d'été pour la journée et d'hiver pour la nuit...à moins que le mercure se décide afin à monter ! Maintenant quelque soit la météo, plus possible de reculer...longue prépa et surtout pour l'ami Domi, l'organisateur de ces premiers 24 heures http://psn.over-blog.com/. Il a même penser aux suporters en organisant une petite promenade commentée sur le sentier botanique (env 1h30) et une initiation à la sophrologie ... je commence à trépigner, piaffer ! La  météo m'inquiète uniquement pour le  Vendredi...la dernier nuit se fera sous la guidoune... encore une belle tranche de vie à partager avec la Famillau tous centbornards du forun ! C'est un peu  la particularité de cette épreuve, la logistique est plus facile à organiser..et en cas de grand coup barre elle sera la bienvenue. Je salue par avance tous ces bénévoles du Peynier Sport Nature qui auront la lourde tâche de pointer nos  passages...et notamment durant la nuit, pendant que nous combatterons nos premières douleurs, ils devront eux combattrent le sommeil... j'espère que la  cafetière tiendra le coup !

 

 

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23 avril 2009

Les derniers réglages

 

 

Peynier

 

 

 

 

 

 

 

Petite semaine "tranquillou" juste pour dégourdir les jambes et garder les automatismes !  Les sensations sont bonnes.... le seront-elles dans 7 jours ?Ma stratégie de course est maintenant bien défini: déjà durer 24 hrs en piste, ensuite  ne pas s'enflammer à suivre tout ce qui "bouge" surtout si la chaleur veut bien être de la partie...ce qui n'est pas le cas encore ce WE.

 

A partir de quel temps de course doit-on marcher ? Combien de temps doit-on marcher... ces questions ont hanté mon esprit régulièrement. Durant mes entraînements j'ai testé la marche et il en ressort que plus c'est court, mieux  vaut c'est à dire qu'il faut de suite écarter l'idée de faire des tours de piste en marchant cela me casse ! Ma décision est prise: marche et assouplissement dès le début, ma gestion sera heure par heure sur une base d'environ +/- 8 km/h...cela devrait me laisser une marge de 6/7 minutes/heure à répartir sur l'ensemble de  l'heure de course... afin de retarder le plus possible  le moment où le corps se rebellera et refusera de continuer dans un rythme qui, probablement n’est pas, ou n’est plus, naturel pour lui. J'espére ne pas subir cette  marche, souvent lente et pénible toujours psychologiquement difficile à accepter qui se substitue à la course. La course ne pouvant être reprise que pour des portions de plus en plus courtes et douloureuses. Mon but ...ne pas subir....rester maitre le plus longtemps....Le jusqu'au boutisme pas pour moi ! 

 

 

 

 

 

 

 

19 avril 2009

La Gallo-Romaine d'Izernore

divers_012 La Gallo-Romaine est une course de village de 10 km organisé par l'office du tourisme des Monts du Berthiand,  Cette course est censée mettre un terme à ma préparation des 24 heures de Peynier dans quinze jours.  

Izernore étant distance de 7 km 50, c'est à bord de mes "running" que je m'y rends. A 15 h 30  c'est de l'arrière du petit paquet de 64 concurrents que j'assiste à ce départ. Je trouve cette position très  réconfortante...cela permet de suite de gérer son allure....et de se mettre dans la foulée de concurrents courant à votre rythme que vous repérez plus facilement.

Le parcours propose deux boucles de 5 Kms, d'entrée une petite bosse suivi d'une chemin où là je lève le pied....il serait dommage de tout gâché maintenant. A l'entrée de la zone artisanale, le gros du paquet est à 200/300 m devant moi...allure est rapide 12/13 km/h...il y a bien longtemps que le moteur n'a pas tourner à cette cadence. J'effectue ce 1er tour en 22 minutes...mon objectif étant de le réaliser en 45'.

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 A l'amorce de ce deuxième tours, je sais que je n'ai pas de marges de manoeuvre...je décide de le refaire à l'identique...accélération et récupération dans les mêmes secteurs...l'essentiel étant de ne pas faiblir. Je grignote cm par cm sur deux concurrents...hélas revenir est une chose mais  les distancer en est une autre...est au final je terminerai  troisième de ce mano à mano... c'était pathétique !

Temps final: 44,32  grand satisfaction ... cela me met en grande confiance pour Peynier. D'autant que le retour s'effectua ... à allure 24 ! Bilan de l'après midi 25 kilomètres en  2 h 29. Maintenant relâche....sauf petite démangeaison ! 

 

 

 

 

 

 

12 avril 2009

Annecy, mon marathon de printemps…

4 h 03 mn … pas de médailles, pas de diplômes, juste un cadre majestueux en récompense. Le 19 Avril aura lieu le marathon d’Annecy… un aller/retour sur la bande cyclable…Pour une ville de cette ampleur nous pourrions s’attendre à mieux,  sachant que le tour du lac fait pile poil 42 km la distance mythique d'un marathon !

Anticipation de ma part sans meneurs seul avec mon camelbak,Tour_du_lac_d_Annecy_057 je vous invite à découvrir le tour du lac d'Annecy...Depuis le temps que cela me chatouillais …heureux de l’avoir épinglé …prend garde à toi petit... lac du Bourget !

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L'impériale

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Talloir

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Au Veyrier du lac

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Talloir

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Retour depuis la bande cyclable

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Duingt

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La vieille ville

         

 

21 mars 2009

Les absents ont toujours tort....

Les Carpates est le nom familier donné à la ligne de chemin de fer du Haut Bugey en raison de son caractère montagnard. Longue de 65 km, elle a été mise en service entre   1877 & 1882

Carpates_2009_023


Quand on aime, on compte pas... et combien j'affectionne ses entraînements en ligne, un vrai régale. Cette automne cette même séance c'était transformé en trial tant le terrian était accidenté. Cette fois, c'est avec mes running de route que je réalise le tronçon du PK 32.5 au 64.5. Depuis cette nouvelle ligne à pris  forme, 32 kilomètres d'un long ruban stabilisé... un vrai plaisir. L'entraînement, où plutôt l'allure  devient vite secondaire, c'est tout l'avantage de pratiquer l'Utra fond...peu importe la vitesse, je joue la montre où les heures de selles jargon de cyclistes...voir du numérique...je savoure . J'immortalise tous ces nouveaux décors vu sous un angle différent, tunnel que j'emprunte à trois reprises, viaducs et toutes ces anciennes gares qui ne demandent qu’à revivrent , fromagerie, scierie sont l'inventaire d'une ligne d'autrefois. J'admire la prouesse technologique à faire passer des TVG  là où  jadis roulait poussive la Micheline. 3 heures 55 de plaisir...JP, tu ne sais pas ce que tu as manqué....une belle journée ensoleillée et une petite bise bien de chez nous. Jette un petit coup d'oeil sur album photo/Carpates  ...les semaines sont comptées.

 

http://claudelogan.canalblog.com/tag/Carpate ( 1ére partie 29/10/08)

 

 

 

 

 

 

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27 février 2009

Les coulisses d'un double tour d'horloge...(2)

Escadrille

Il n' est pas rare de les appercevoir au détour de mes escapades...

Les chamois de Nantua font partie du paysage local, ils descendent paître tranquillement à quelques centaines de mètres des maisons non loin du lac. ils descendent de sous les roches et plus surprenant à toutes heures de la journée pour le plus grand plaisir des promeneurs.

 

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Samedi 21 Fev. depuis "le Belle Rive"

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Mon terrain de jeux...

Retour sur le plancher des vaches

Cette expression date du XVIe siècle où elle se disait d'abord "le plancher aux vaches".
Sur les anciens bateau en bois, les marins marchaient sur un plancher sur lequel les rencontres possibles avec des vaches, animaux des prés, étaient d'une rareté extrême.
C'est par simple opposition avec leur plancher à eux, habituellement situé sur l'eau (sauf lors de travaux particuliers sur le bateau), qu'ils ont pris l'habitude de désigner la terre ferme comme étant ce 'plancher' où les vaches sont nettement plus facile à croiser et où il fait bon revenir après un long séjour en mer.

Revenons à nos moutons, facile je sais que c'est l'ouverture du salon de l'agriculture et son célèbre slogan "Casses-toi pauvre con ", mais ce matin mes quadriceps n'ont guére appréciés le retour sur le bitume après trois semaines de courses sur  tapis neigeux et chaussures de trial. Il faut dire que la charge voir la surcharge du jour est de taille: petite balade de 45 mn avec madame, l'échauffement terminé séance de 1 h 25 sur le plateau de chamoise. De retour à la maison, petit ravito et j'enfourche pour un troisième volets mon Vtt pour un petit semi ...il aurait été si facile de se  planté devant l'ordi ou la téloche, comme il sera plus facile dans deux mois également de regagné la guitoune au premier grand coup de pompe...Je reste persuadé que c'est là que se forge la réussite de nos projets un peu, beaucoup, passionnément  fou.

D'ailleurs j'aime bien cette article du Midi libre au sujet de la Piste des Seigneurs  Rodez-Millau: qui à lieu ce soir: On vit trop sur des rails dans une époque où le conformisme est roi, je pense que des tas de gens un peu fous comme nous désirent exister différemment, à l'écart de tout cheminement standardisé. Et si les épreuves d'ultrafond fleurissent, c'est qu'elles nous aident à nous réapproprier notre corps et notre mental.

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Autouroute des Titans depuis le plateau de Chamoise, dessous le  tunnel de Chamoise

Petite devinette: Personne à la démarche pesante, lente et lourde...Réponse un pataud, voilà à ce que je ressemble durant 30/40 mn à chaque sortie...après un semblant de mieux se fait ressentir, mais comment en avoir la certitude puisque la séance se termine.

Après l'ingurgitation de 2008  la digestion s'annonce  plus longue que prévu . Ne faut-il pas laisser un peu plus de temps à mon organisme de retrouver ses  sensations. De plus j'aime la chaleur et en ce moment c'est plutôt bonnet et buff aujourd'hui c'est sous la neige !

 

Que mettre dans le caddi de cette prépa: Un  semi-marathon courant Mars serait l'idéal, mais voilà difficile de se partager ce jour là. Je pourrai m'aligner sur un 20 km dans 15 jours mais au vu de ma condition cela me parait déplacer de gapiller du CO². Il me restera le semi d'Annecy quinze jours avant le 24 h et aprés... place à la toréfaction pour la fabrication du jus !

 

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Mon 1er semi en 2007: 1 h 52 mn

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

22 décembre 2008

Meneurs d'allure,

Bruno Heubi, Champion du monde des 100 km par équipe,

L’histoire des meneurs d’allure est avant tout celle d’une rencontre. Avec un parcours. Celui des 100km de Millau. Venu en repérage lors de l’été 2005 pour m’imprégner des difficultés, j’ai été amené à établir un plan de course en vue de ma participation en septembre. Dès lors, j’ai pris conscience de la nécessité que cela représentait (1) et de la quasi impossibilité pour un néophyte de faire face à cette tâche. De plus, au cours d’une discussion avec les organisateurs, j’appris que plus de 60% des participants étaient des débutants. Ce fut donc une évidence que de proposer cette aide à travers ce projet.

En 2005, lors de la première mise en place, jamais un projet de meneur d’allure sur un 100km n’avait été réalisé auparavant. Il s’agissait donc d’une première mondiale.  La réussite fut totale puisque 100% franchirent la ligne d'arrivée dont une quasi totalité dans les temps impartis.
En 2006, tirant les enseignements de cette première expérience, quelques aménagements furent ajoutés de façon à améliorer la visibilité des meneurs. Avec notamment un suiveur à vélo équipé d'une signalétique appropriée.
En 2007, pour améliorer encore la visibilité des meneurs plus particulièrement au départ, ces derniers avaient des ballons accrochés à leurs tenues afin qu'ils soient repérables dans la foule lors des premiers kilomètres.
En 2008, c'est un groupe composé de meneurs expérimentés qui va constituer l'essentiel de l'équipe. De plus, la signalétique des suiveurs  sera améliorée avec un système qui permettra de les repérer de loin et facilement, notamment la nuit.

Si cela existe sur marathon où le but du jeu consiste à respecter un tempo régulier, sans que cela ne pose de difficultés majeures (si tant est que le meneur ait suffisamment de marge), sur 100km cela prend une autre dimension. D’ailleurs à l’origine du projet, la plupart des personnes informées pensaient à un relais entre deux coureurs effectuant chacun la moitié du parcours !!

On ne peut pas être sûr que le meneur ira au bout, même s’il a de la marge. Il faut donc choisir des coureurs expérimentés afin de minimiser cette incertitude.
Et surtout à Millau cela revêt un caractère particulier.

  • Tout d’abord parce que cette épreuve est la référence sur cette distance. Tout coureur de 100km qui se respecte rêve de courir Millau et même chez ceux qui connaissent peu le 100km, c’est cette épreuve qui est citée systématiquement lorsque vous annoncez que vous êtes un cent bornard.

  • Ensuite parce que les délais autorisés (jusqu’à 24h) en font une épreuve de masse pour laquelle les meneurs vont concerner un grand nombre de participants.

  • Et puis parce que le renouvellement des coureurs fait que 60% sont des novices, inexpérimentés face au tel challenge que représente le fait de courir 100km.

  • Enfin parce que la difficulté du parcours en fait une épreuve unique où la gestion de course est primordiale. L’expérience du meneur va alors se révéler essentielle.

Toutes ces raisons donnent du sens à ce projet qui offre aux coureurs la possibilité de réaliser leur rêve : finir les 100km de Millau dans le temps qu’ils se sont fixés au départ. Le choix des meneurs d’allure s’est donc effectué en fonction de ces différents paramètres. Il fallait :

  • Que leur expérience dans la course de fond soit réelle afin de bien maîtriser les éléments nécessaires à une bonne gestion de course.

  • Qu’ils aient couru Millau plusieurs fois afin d’avoir une parfaite connaissance du parcours pour appréhender au mieux ses difficultés et envisager la stratégie de course la plus pertinente .

  • Qu’ils aient de la marge par rapport à l’allure qu’ils auront à mener afin d’avoir la plus grande assurance d’aller au bout et de pouvoir se mettre à la disposition des coureurs qui vont les suivre.

  • Qu’ils aient un état d’esprit suffisamment altruiste pour s’investir dans le projet avec la plus grande volonté.

par B. Heubi

Je garde le souvenir d’une formidable aventure humaine l’an dernier et j’aurais bien du mal à repartir toute seule en 2008…

Je conserve ce que j’avais déjà écrit l’an dernier car cela s’était vérifié en course !! Les meneurs d’allure doivent savoir écouter, encourager, persuader, s’adapter, se taire aussi parfois. Ils doivent être très lucides tout au long du parcours pour percevoir ce qui va comme ce qui ne va pas. Un climat de confiance s’installe très vite dans le petit groupe qui se constitue autour du meneur. Les coureurs intègrent au fil des kilomètres que c’est faisable, que tous les sacrifices qu’ils ont fait, ce jour-là ils vont les oublier, que dans les moments difficiles, de doute ou de douleurs il ne faudra avoir qu’une seule image en tête : se voir entrer dans la salle des fêtes, passer la ligne et avoir réussi son pari, un pari fou pour la famille et tous les autres mais un pari dans lequel eux ils ont cru. Il faut être très présent à l’aller, à Saint-Georges, où il y a pour certains un petit coup au moral à mi-parcours et à Saint-Affrique pour convaincre tout le monde qu’il n’y a plus qu’à rentrer ! Il ne faut pas réfléchir en kilomètres restants mais plutôt en kilomètres déjà parcourus et se projeter de ravitaillement en ravitaillement. Il y a une portion de route qui peut être délicate sur le retour, entre Saint-Rome et Saint-Georges : d’un côté la falaise et de l’autre la rivière. On se trouve un peu pris en étau. La nuit c’est une portion qui peut être humide et pas très agréable… heureusement un ravitaillement intermédiaire et très « musical » est là pour réveiller tout le monde et donner la pêche !!

Par contre je corrige la conclusion que j’avais faite l’an dernier où je disais que l’objectif « meneur d’allure » ne peut être atteint que si l’on rentre à Millau avec du monde et qu’arriver seule serait une grande déception et le contrat loupé. Le meneur est un repère qui propose un rythme. Je comprends tout à fait ceux qui veulent rentrer seuls dans la salle des fêtes, ceux qui nous quittent sur le retour à Saint-Affrique, Saint-Georges, Saint-Rome ou Creissels parce qu’ils sont en super forme et qu’ils ont la capacité d’accélérer sur la fin. Coureurs… vous ne nous êtes redevables de rien. Vous voir en forme à l’arrivée, le sourire aux lèvres une fois la ligne passée… vous entendre dire à vos proches que c’était faisable et que vous ne pensiez pas arriver dans une telle forme… au-delà des mots qui ne sauraient tout exprimer, vos visages et vos regards nous offrent de merveilleux remerciements .

Quelqu’un a dit « La vie ce n’est pas les rêves que l’on fait mais ceux que l’on réalise ». L’an dernier, une fois la ligne d’arrivée franchie, j’ai ressenti un réel bonheur en croisant les regards de ceux qui venaient de réaliser leur rêve. Ils m’avaient accompagnée depuis les premiers kilomètres pour certains. Je n’ai pas eu le temps de les remercier de m’avoir fait confiance. Je pense à Cyril, Claude, Yannick, Stephan… Pardon pour ceux que j’oublie. Je languis de croiser à nouveau des regards de gens HEUREUX…

par Chantal T.


22 décembre 2008

Photo SaintéLyon

 

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16 décembre 2008

La SaintéLyon 2008

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Guy, ancien camarade de collège, n'invite fortement à l'épingler..à ton tableau de chasse des courses d'Ultrafonds.

9000 coureurs, dont 4500  en solo à cette 55ième édition. Je me retrouve avec ce beau petit monde  au parc des expos de St Etienne en attendre minuit heure de départ:

Chacun y va de sa petite occupation personnelle: appel aux amis, sieste sur les gradins, collation, préparation du sac, lecture du road book, je rencontre des joueurs d'échecs, Pelzl à même installé devant un écran géant des chaises longues ...les veinards ! Je ne suis pas à plaindre, mon neveu et ma futur nièce ...là peut-être que je m'avance un peu, Stéphanoise, passeront toute la soirée avec nous....voila l'atmosphère, l'ambiance, SaintéLyon d'avant départ.

23 h 59, Samedi 6 Décembre: Nous sommes quatre à nous diriger sous l'arche de départ: Cissou et Yoyo, tous deux ont comme projet en  2010 de faire le  MDS...marathon des sables et de notre Frantzou. Nous sommes tous membres de la même famille ...celle des 100 kilomètres de Millau, par une semaine sans se lire sur le forum le Planet-Aveyron...

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mon  nouveau café du commerce.

0 h 00, Dimanche 7 décembre: Au coup du pistolet du starter, c'est parti pour une nuit blanche à passé dans le noir et le froid. Comme une loco Yoyo nous tire à travers les artères de la ville à 11km/h.  Ma parole, il à fait le plein de charbon, ne sommes-nous pas dans le berceau d'une ancienne exploitation de charbon au XIXe siècle.

Notre quatuor devient très vite un trio, Frantz préfère géré sa course,  très vite nous sortons des faubourgs, pour faire notre entrée dans le monde de l'obscurité, c'est le moment où la course file à gauche à Sorbier. La staintéLyon ici prend toute sa dimension, nous nous enfonçons dans l'intimité de la nuit. Les frontales se mettent à scintiller pour le plus grand plaisir des spectateurs et former une  interminable guirlande lumineuse.

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Km 8, La mécanique est en température, St Etienne n'est plus qu'un lointain souvenir...que les choses sérieuses commencent. GR7, pas le temps d'adaptation, ornières, flaques d'eau...le plus tôt est le mieux ! Se sont des trombes d'eau qui se sont abattus les jours précédent, des vrais condition de trial...je colle au basket de Yoyo, c'est mon premier Ultra-Trial, Cissou fermant la marche. Courir de nuit demande énormément de concentration ...donc une dépense énergétique supplémentaire.

Km10, Le Hameau de d'Albusy...une montée relativement roulante nous amène au Fayet Km 12, premier étranglement au sommet apparaît au loin les premières lumières de St Chisto. Dans la descente pas facile de rester au contacte de Yoyo ...je provoque des cassures...et hasard de la course, fait que nous passons devant la stèle de Andreï Kivilev. Cissou ayant disparu, c'est un binôme qui se présente au premier ravitaillement de la nuit.

Km 15.5, en 1 h 49 St Christo en Jarez : Passage 1790ième

Nous expérimentons, nos gobelets individuelle que l'on nous à remis avec nos chasubles; La SaintéLyon 2008 devient un Eco Evénement.

Le trio reconstitué, nous évoluons toujours sur le GR7, de celui-ci on peut voir les lumières de la vallée du Gier, passage à la croix de Bicoury ...s'en suivra une montée très caillouteuses qui nous amène au crêt Reynaud 860 mètre km 20. De nouveau nous sommes en binôme, plus personne ne reverra Cissou ...qui à plus d'un tour dans son sac ! Que déjà se profil à l'horizon, Moreau, deuxième ravitaillement. Ce dernier est installé dans une vieille bâtisse, j'ai un oeil sur les tables et l'autre sur mon capitaine de route: nous sommes au coeur de la nuit noire ...et encore pour de longues heures.

Nous quittons Moreau par un sympathique raidillon, Surpris par cette reprise, je positive de suite...tout en marchant j'en profite pour remettre de l'ordre dans la maison. Ce dernier nous propulse à 870 mètres d'altitude, point culminant de l'épreuve.

Nous jonglons, entre portion de route et GR7, que nous retrouvons à l'occasion d'un long faux plat descendant, jusqu'à un sous-bois  tapissé de feuille mortes. sa sortie laissera un souvenir déplaisant...les champs ne sont plus délimités par des clôtures électriques, mais par des fils barbelés, le gant de Yoyo doit s'en souvenir encore! Difficile d'évoluer la nuit ... les premières racines apparaissent, le travail de sape commence.

Km 26.5, nous longeons parait-il le camping du Châtelard,et pour la première fois au loin, les lumières de Lyon...et ses fêtes ! La descente sur St Catherine est très piégeuse: terrain très caillouteux, détrempé, passage dans les taillis ... et les relayeurs descendant comme des Fangio. A St Catherine, vous devez faire un choix...soit continuer ou arrêter, c'est pourquoi que ce ravitaillement ici est impressionnante, ici rien me  manque...où presque si ...j'ai perdu mon Yoyo...mais comment perdre un Yoyo...donc nous nous retrouvons très rapidement: 10mm d'arrêt... naturel !

En repartant nous espérons revoir Cissou, mille fois hélas ...nous quittons se coin de chaleur...et de suite nous longeons un étang où il ne fait pas bon s'attarder et paradoxe de la course...bien au chaud, les coureurs de relais dans les autobus de l'autre côté de la route!

Km 28 en 3 h 20 St Catherine : Passage 1668ième

Depuis de départ, je n'ai pas un seul fois regardé le chrono, et en quittant le bourg je ne peux pas m'empêcher de regardez le clocher...lequel je pense... à aujourd'hui une part de responsabilité ! la sortie, comme d'hab' une longue montée d'un kilomètre qui oblige à marcher. Au 3/4, je ne peux pas m'empêcher d'embrayer ...je colle à la culotte les dossards rouges...ce qui aura pour effet désastreux de perdre mon compagnon de route...sur le replat...impossible dans le noir de se retrouver. Et là le souvenir le l'horloge...rappel  mon naturel de compétiteur, la possibilité de réaliser une perf' honorable ...fait que je mets la poignée à droite jusqu'à l'arrivée. Mais je me dois d'être encore plus attentif, l'esprit commence à divaguer...je pense aux autres membres de la famille de Millau " Famillau" qui en ce téléthon, sont en train de faire un 24 heures à Vallauris...ils doivent en être à la 15 ième heures...mais très vite je me reconcentre le sol étant si proche, je ne chuterai pas de la nuit ...après mes deux magistrales gamelles de Novembre.

Km 31, Le bois d'Arfeuille, c'est ce que le Tourmalet est au TDF, il doit sa célébrité à l'époque déjà très lointaine, où la SaintéLyon se disputait alternativement dans les deux sens, cela remonte à une vingtaine d'années. Vous l'avez compris ce passage est un vrai épouvantail, si nous l'abordons dans le sens de la descende cela n'est pas de tout repos, il faut déjouer les pièges nombreux : des plaques de boues caché sous d'épais tapis de feuilles, l'anticipation est impossible nous sommes en file indienne. L'avantage de ces  passages permettent d'échangé quelques mots du " genre: combien de temps dur ce passage " et s'entendre dire " à la croix c'est fini ", mais une fois de plus ce repère visuelle...est invisible. Ah les veinards...d'avoir été tiré au sort ! Pour tester la dernière de chez Petlz...un truc démentiel...ce n'est pas un coureur avec une frontale que nous avons derrière nous... ...mais un projecteur de mirador, et je vous explique pas l'après dépassement...un vrai trou noir et de déprime...ils nous doublèrent avec une différence de 2/3 km/h de plus.

Km 36, St Genoux au quatrième ravitaillement, la tentation est forte de ne pas faire l'écart de 200 mètres à droite...et de tirer tout droit... connaissant les conséquences d'un tel délit, la raison l'apporte ! Comme toujours, la reprise se fait en marchant, par un bon kilomètre très pendu...comme d hab', petit état des lieux, je suis bien, la fatigue, le froid ne se fait pas trop sentir pour l'instant et c'est  sans stress que je passe ce sommet. Derrière, une longue portion de six kilomètres de bitume se déroule sous nos pieds...je jubile...je me lâche dans tout les sens du terme...je mesure tout le bénéfice de mes sorties longues depuis de début de l'année 2008...j'hallucine...5'30 au kilo, les lumières de Lyon se font de plus en plus proche...petite erreur de perspectives...d'ailleurs je coure avec mes lunettes optique pour la première fois. Une pensée négative, de taraude, je coure sans cardio, tout à la sensation et l'écoute du corps...serais-je en surrégime ? C'est avec facilité que je remonte des paquets entier de concurrents...je dois plutôt dire...des survivants crasseux, vêtus d'oripeaux, que je dévisage au passage...les moteurs ne tournent plus que sur trois voir deux pattes, se sont les inconscients de la premières heures...je les encourage...à remettre leur tactique de course la prochaine fois ...cela me permet de réaliser avec leur complicité de bon classement !

Km 45, Soucieu en Jarrest cinquième ravitaillement: la course ne se donne à voir qu'en de rare retours à la civilisation...ici je me pose une question en voyant cette concentration de spectateurs...ont-ils passsé une nuit blanche...il est 5 h 25, Antolinos le vainqueur de cette édition vient de franchir la ligne d'arrivée depuis un quart d'heure, lorsque l'on aiguille sur ce trottoir. La cohabitation sur ce trottoir m'énerve un peu, il y en à que pour les relayeurs et (ses), je trouve limite que sur une largeur de 1 m 50, avec d'un coté un mur ...crépi et de l'autre des barrières ...avec leurs pieds métalliques de faire circuler des balayeuses municipale et des TGV... sur le même trottoir...encore que là je me considère comme un omnibus !

Km 45 en 5 h 31 Soucieu en Jarrest: Passage 1668ième

Enorme, 23 km de retard sur le vainqueur...à chacun sa course...à cet instant je commence à rêver d'un  bon chrono pour mon premier Ultra-Trail, maintenant nous entrons dans la banlieue de Lyon la course est loin d'être fini, reste encore des hauts lieux à franchir. Par très rassuré, sur ces dalles de pierres qui me conduisent à franchir le Garon, l'humidité, le froid qui y règne, ne vous donne pas envi de vous attarder, malgré la sympathique petite passerelle et ses escaliers. Dans la remontée de la combe j'arrive à soutenir un bon rythme de marche sportive et à accrocher les dossards rouges, en phase de récupération.

Km 50, Chaponost, nouvelle petite pensée négatif, à quel moment le coup de moins bien va t-il arrivée ? il reste 18 bornes, si cela doit se produit maintenant j'arriverai pour la pause/café de 10 heures. Le parcours devenant technique, assez facile d'éjecter cette pensée, et pour ne pas avoir lu le road book avant le départ, je découvre les dernières surprises du chef: la traversée du parc de Boulard, formalité, allées goudronnées voir éclairées au début et très vite c'est de nouveau l'obscurité en  longeant l'étang...pas très rassuré, un bain de 6 heures du mat' pas pour moi ! Le terrain est spongieux, la sortie  se fait pas un étroit boyau raide de 500 mètres, pas facile de prendre ses appuis, comment on fait les derniers pour passer ce bourbier.

Km 57, Beaunant, garage Renault, sixième et avant dernière pause...je vide mes pompes, à prévoir des guettes. Reste 11 kilomètres, sans coup de pompe majeur j'estime mon arrivée vers 7 h 45. D'autant que nous retrouvons d'une façon définitive le bitume et le réveil du jour... mais attention à ne pas se laisser bercer par les sentiments que tout est fini. Alors que je vais traverser la Saône, je réalise que la tête est dèjà à l'arrivée...paradoxalement les jambes ont encore du gaz...heureusement, un final digne du tour des Flandres et son mur de Gramont, 16 %, voir 18 % les fossoyeurs lyonnais ont du boulot...sur la fin la pente s'adoucit, j'essaye comme d'hab' d'embrayer, mais là...la carte mémoire ne commande plus...plus de transmission...ma foulée perd de sa superbe, je stagne, les distances restent stable...mes cuisses et genoux crient à la maltraitance : message 5 sur 5 je suis sur la réserve...heureusement, le final est en descente...roue libre!

Km 63.5, Pont Kitchener, j'avance par saut de puce, si je dois résumé cette fin de course...que d'escaliers et quelle dernière ligne droite sur les berges du Rhône...j'immortalise cette nuit blanche par de petites séquences vidéos.

Le jour était encore loin de percer, il était 5 h 10 mm ce Dimanche 7 Décembre 2008 le palais des sports de Gerland sonnait creux les premiers franchissaient la ligne, c'est le paradoxe de la SaintéLyon : l' anonymes que je suis fini en 8 h 00 mm et 21 s, à la 1160 ième place et au rang de ma catégorie 222ièmes, les rescapés défilèrent sur la ligne d'arrivée jusqu'en milieu d'après midi.

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Cissou.... fini  en 8 h 33, Yoyo ...en 8 h 44, Et Frantz en 9 h 44 avec en prime un magnifique levée de soleil sur les hauteurs de st foy-les-Lyon

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Merci Guy,

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Le 6 Décembre à 16h 00

Départ de Gerland pour St Etienne

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J -6  ... Cette journée commence par un mail à 0 h 05: Demain je teste mon mollet, départ 9h, marche uniquement... Signé par  le Président Gano, il y a comme cela des titres qui se garde à vie ... mais sans chauffeur !

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Président Gano

Donc ce matin, petite marche sportive de 2 h 40 ..apparement la tient le coup , tant chez Gano...qui pourra le Week-end prochain participé aux 24 heures de Vallauris(06) et moi rendre visite chez les verts .

J -7... Est-ce bien sérieux !

je m'explique, le week-end précédent un grand rendez-vous ...se passe au chaud ! à refaire dans notre "jargon" du jus !

Oui mais, mon pépin de début de mois à perturbé cette prépa,  aurais-je la distance ? ...d'où cette sortie longue de 2 h 50 ... l'avant dernière de l'année .

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Les monts du Berthiand, terrain chasse idéal ...pour le dévoreur que je suis !

16 novembre 2008

L'homme qui à vu l'ours

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http://grp.rando.free.fr/

Je n'écris plus souvent sur mon blog, (lire Léonard, alias Marcel meneur d'allure sur les 100 km de Millau 2008 qui malheureusement nous quitta au km ...voir préparation & course 100 km) de plus faire un CR d'une course qu'on n'a pas terminée est un exercice difficile, mais l'aventure peu banale que je viens de vivre sur le Grand Raid des Pyrénées (GRR) vaut bien quelques lignes. En effet, je me suis retrouvé seul, perdu en pleine nuit à 2400 mètres d'altitude, face à un ours!

Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie car je ne savais pas comment allait réagir l'animal, pas plus que je ne sais comment affronter un plantigrade. Dans ce cas, face à la situation et vu la longueur de la bête, je n'ai pas cherché à franchir l'obstacle. J'ai pris mes jambes à mon cou et j'ai dévalé la pente pour revenir à la case départ.

Pourtant, la fête s'annonçait longue et belle au départ de cette 1ère édition du GRP. Un départ à 22h, par une nuit étoilée. Le temps était avec nous en cette fin de mois d'août, les premiers kilomètres agréables, physiques certes mais il fallait s'y attendre, nous savions que sur cette épreuve nous allions trouver des difficultés. Je trouve quand même le départ rapide pour un tel monument, 9000 mètres à grimper, aussi je me laisse glisser vers l'arrière dès les premiers raidillons. Avec un centre de gravité placé haut je suis un piètre grimpeur et je ne veux pas gaspiller l'énergie dans les premières pentes. Je me sers à chaque fois des descentes, qui conviennent mieux à mes longs segments, pour gagner quelques places qui me permettront d'atténuer les efforts en montée. J'arrive au 1er CP, col de Portet (alt. 2215m) avec un groupe de « non violents » mais qui ont quand même l'air d'en avoir sous la semelle. Je choisis de rester sur ce rythme, surtout pas plus vite car la dernière bosse servie en entrée me laisse envisager le pire en plat principal. Après une sympathique descente nous rejoignons un groupe de coureurs égarés. D'autres recollent de l'arrière et nous nous retrouvons très vite à une cinquantaine de coureurs à la recherche des balises. A défaut de rubalise nous suivons le fléchage du GR, puis le torrent, espérant arriver à Hourquette Nère (alt. 2465 m ) Hélas, nous ne sommes plus sur le bon chemin. Le sommet de cette montagne, est très escarpé. Est-ce Hourquette Nère ou une autre montagne ? ...je n'en sais rien, je suis le train comme tout bon wagon, bien content d'être calé à cet endroit.

C'est alors que le groupe se scinde. Il y a les partisans du passage par le bas, au GPS, et les partisans du passage par le haut, à l'intuition, puis tous ceux qui suivent, comme moi. Mon erreur est d'être parti sans road book, je pensais qu'ils étaient distribués avec les dossards. Je serais plutôt partisan du passage par le haut car je crois à cet instant que le second pointage est situé à Hourquette Nère. En réalité, il a lieu 9 km plus loin, à Tournaboup. Hourquette Nère est un poste alerte. Je décide finalement de suivre la grande majorité du groupe, soit ceux qui descendent. Quelques minutes plus tard l'un des coureurs du groupe du haut nous interpelle. Il vient d'avoir le PC course, il faut passer par le haut. Je décide de remonter mais personne ne suit, ils ont confiance en leur guide. Quant à moi, je ne vois plus le groupe du haut, ils ont tournés pendant que je remontais. Le message ne m'ayant pas été transmis directement et le téléphone arabe fonctionnant très mal dans ces montagnes, je n'ai pas beaucoup d'informations, je sais seulement qu'il faut passer par le haut, puis prendre à gauche. Ne voyant personne, j'attaque alors l'escalade des parois rocheuses pour atteindre le sommet. Je suis sur un plat d'une quarantaine de mètres de largeur et je m'empresse d'aller voir en face. Aïe, ça tombe à pic ! Je cherche plus loin mais partout c'est la même chose, trop dangereux ! Je retrouve mon chemin d'accès, c'est pareil ! Je ne sais pas comment j'ai fait pour monter, mais vu d'ici c'est assez impressionnant. Heureusement, de nuit la vision des choses est différente, on ressens moins le vertige. Plus bas je vois des frontales, des coureurs qui contournent cette montagne par la droite alors que nous étions passés par la gauche. J'aimerais les rejoindre mais je ne peux pas. Sans issue de ce côté, je me résigne à redescendre du côté gauche. La descente est plus difficile que la montée. Je choisis une paroi avec quelques arbres, en cas de chute ça peut amortir. Je suis obligé de me laisser glisser par moments. Je suis conscient des risques, aussi je fais très attention, je prends mon temps, je réfléchis à chaque action, chaque appui de pied et de main. Heureusement, cette partie escaladée n'est pas très haute, 20 à 30m environ, et je rejoins assez vite les rochers où j'ai perdu le groupe. Maintenant que j'ai vu disparaître les différents groupes de là-haut, je sais qu'il me faut couper vers la droite en descendant les rochers. Je descends presque allègrement, tant pis pour le temps perdu, nous avons 46h devant nous et dans quelques heures il fera jour, ce sera différent. Je suis venu avant tout pour la beauté de ces paysages, pas pour le chrono. Soudainement, je prends conscience qu'il y a un moment que je ne me suis pas ravitaillé, préoccupé par ailleurs. Surtout ne pas oublier de boire, je regarde l'heure. A ce moment de la course je crois avoir perdu deux heures dans cette galère et je m'en fiche. Aujourd'hui, avec mes calculs, je pense avoir perdu seulement une heure, j'ai dû me tromper dans ma lecture. Je m'arrête donc pour boire ... et c'est alors que commence l'autre course !

J'ai devant moi deux petits rochers à sauter avant de me retrouver, deux ou trois mètres en contrebas, sur une grande plateforme rocheuse. Et sur cette plateforme je vois une ombre. Une ombre arrondie et allongée, une grosse tâche brune. Ici tous les rochers sont gris. Et puis il a une tête et des oreilles arrondies, alors tout de suite je pense à un ours. Il vaudrait peut-être mieux le laisser dormir et partir sans faire de bruit. Je fais deux pas en arrière mais je me ravise. Je reviens. J'éprouve une sorte de fascination et d'attirance, et je voudrais m'assurer qu'il s'agit bien d'un ours. Tant qu'il dort, il ne me fait pas peur. Je l'observe, je braque la frontale sur la tête en question. Et là, je vois sa lourde tête qui se soulève, c'est bel et bien un ours. Que faire ? essayer de passer, certainement pas! ...remonter ? trop dur et il m'aura en point de mire. Il n'y a qu'une issue, partir à gauche vers la ligne de départ en redescendant le torrent. En un quart de seconde, j'opte pour cette solution et je détale comme un lapin. C'est seulement deux cent mètres plus loin que la trouille me prend, une vraie trouille comme je n'ai jamais connue. Parce que c'est à partir de ce moment là que je commence à réfléchir et que je prends vraiment conscience du danger.

Avant, j'ai réagi plus par instinct mais maintenant je réalise pleinement que je ne suis rien face à cet animal. Je ne sais pas comment réagir en cas d'attaque. Je n'ai que mes bâtons de course pour me défendre. Un coup de bâton sur le museau à Baloo? ...non, il est bien trop haut. L'embrocher avec mon bâton? ...non, le cuir est trop épais, je ne vais pas déjà commencer à vendre la peau de l'ours ! Taper contre un tronc d'arbre avec mes bâtons me paraît être la seule bonne idée car je crois avoir entendu dire qu'ils sont assez craintifs. Je ne vois pas d'autre solution, faire le mort ne servirait sans doute à rien, il penserait que le repas est servi. Mais je ne sais pas si cela suffira et je prie pour qu'il ne vienne pas. Ce serait trop con de finir comme ça, bouffé par un ours. Alors je cours de plus en plus vite mais j'ai des nausées, j'ai envie de vomir. La vitesse ou la peur ? Sans doute les deux. Et puis je me casse la figure sans arrêt. Je ne trouve pas de sentier, je ne prends pas vraiment le temps de chercher non plus. Je saute entre rochers, branches, herbes folles. Par deux fois je me tords la cheville gauche. Côté droit c'est la malléole, un choc contre un rocher. Je tombe, me relève aussitôt, retombe, mes jambes saignent, mes genoux aussi. J'essaye de passer par le torrent. C'est pareil, ça glisse. Mais en même temps il me vient à l'idée que si l'animal marche au flair, en changeant de côté il pourrait perdre ma trace, donc je traverse et retraverse plusieurs fois le cours d'eau. Je ne sais plus où je suis mais l'essentiel est de continuer à descendre vers la vallée. En même temps, je me dis que le temps qui passe joue en ma faveur, mes chances de survie augmentent. J'écoute depuis là-haut, je n'entends pas de grognements. S'il était mécontent, il se serait déjà manifesté. Je recommence à y croire. Il n'a pas dû se lever ce gros fainéant. Il s'était peut-être déjà régalé de deux ou trois agneaux. Et puis s'il vient je lui dirai que j'ai aperçu de beaux veaux sous la mère en montant, c'est bien meilleur que la vieille carne qui me sert d'enveloppe.

A cet instant je sens une douce caresse contre mes mollets, comme une fourrure. ...Une fourrure!!!!! Là ce sont tous mes poils qui se hérissent. Je retiens un cri et j'incline la tête et la frontale sur le mollet délicatement caressé : ce sont des plantes, je suis sur un passage où poussent des plantes que je ne connais pas, aux feuilles très douces et soyeuses. Ouf ! C'est bon, il faut que j'arrête de délirer, il ne viendra pas ce soir, je n'ai plus qu'à rentrer tranquillement à Vieille Aure. La peur est retombée.


Malgré tout j'attends d'être plus près de la vallée pour appeler le PC course. Je ne sais plus où je suis, il est 5 heures et rien ne s'éveille autour de moi, il y a déjà une heure que j'ai vu l'ours, je suis perdu, les pieds dans l'eau glacée du torrent, un tronc d'arbre me barre la route. Je tente de passer par la droite, impossible! A gauche c'est pareil, les mêmes pierres et les mêmes plantes grasses que là-haut, chez le bouffeur de miel, je n'ai pas envie de remonter. Le PC essaye de me localiser :
« PC : -vous voyez l'étoile polaire ?
Moi : - non, je ne vois pas grand-chose à cause des sapins. Je vais essayer de me déplacer...
PC : - et la Grande Ourse, vous la voyez ?
Moi : -.... »
Par la suite je demanderai à l'organisateur si c'était de l'humour. Il me confirme que non et se montre désolé. Je lui dis qu'il n'a pas à être désolé car il m'aura fait bien rire et j'en avais besoin à ce moment là.

L'organisation me conseille d'attendre le lever du soleil mais au bout de 10 minutes je repars car j'ai froid, j'ai les pieds trempés, gelés, je sens qu'il faut marcher. Donc, je remonte les « pierres à ours » car il n'y a pas d'autre choix. Puis je redescends et je finis par trouver une rubalise. Je suis rassuré. Pourtant j'apprendrai le lendemain que j'étais à cet instant précis dans le garde-manger de l'ours. Jusque là je disais « un ours » mais dans le village on m'a dit non, c'est « l'ours », celui qui a été localisé là-haut. Il vit dans cette montagne. Il y a quelques jours, le berger est descendu dans le village, affolé, son bétail paniquait et il a entendu les grognements. Mais j'ai eu de la chance, parait-il, car il s'agit d'un mâle. Les femelles sont plus agressives. Tiens, c'est comme chez nous les humains! ;-)

Guidé par le PC course, je finis par trouver des bouses de vaches, puis les auteurs de ces bouses. J'aime les vaches cette nuit, elles me paraissent plus douces que jamais. Ainsi j'arrive enfin à rejoindre le col de Portet mais je descends du mauvais côté et quand je rejoins le bitume il me reste 22km à parcourir. Mais quelle joie de retrouver le bitume, je ne veux plus le quitter. Quelle joie de se sentir entier malgré quelques lambeaux de chair aux genoux, quel bonheur de vivre, tout simplement. L'organisation me propose de rentrer en stop mais il n'en est pas question, j'ai le temps et je ne suis pas fatigué, j'étais venu pour faire davantage de km, je rentrerai donc à pied par la route à Vieille Aure en savourant cet instant.

J'arrive à Saint Lary Soulan, il reste 2 km pour atteindre Vieille Aure. Tiens, la maison de l'ours ! ...Grrrrr !!!!!!

Récit de Marcel M

   http://www.grandraidpyrenees.com/

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Dernière mise à jour : ( 04-11-2008 )

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