Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Bien dans mes pompes... le blog de Claude
Visiteurs
Depuis la création 81 504
Publicité
De la Bresse à Montmartre

En 2010   : j'écrivais déjà: J'ignore  ce qui me pousse à tenter ce défi, le 4 Août prochain ,  je prendrai le départ...  non pas vers Compostelle, mais en direction de Paris-Montmartre terme de mon périple, pour finir ce chemin ... la montée du parvis dernier effort avant de me faire "tirer" mon portrait par les portraitistes de la place du tertre. A lire dans "Bourg-Paris"
Déjà prémonitoire
pont du Mt BlancEn 2011, Tour du lac Léman... dans le sens d'une "rolex" Assis sur les blocs de pierres de l'embarcadère d'Yvoire pieds dans l'eau  je regarde l'accostage du Savoie, bateau à vapeur  et en même temps je ne  peux pas m'empêcher de regarder l'immensité de ce lac. A lire dans "tour du Léman"

DSC06870En 2012: Sur la route de Compostelle
En prélude de ce périple de 1000 kilomètres, j’écrivais en Novembre 2012 comment se  surprendre  au travers d’un chemin que l’on invente, comment  sortir de ces sentiers  conventionnel que l’on veux nous imposer. ‘Seuls ceux qui osent s'accordent le droit de réussir’ 
A lire dans " Mon 1000 km"  Récit entre mon Haut-Bugey et le Pays Basques périple de 12 jours.

  Enmodif 2013, "Courir à perdre la raison, Courir à n'en savoir que dire, A n'avoir que toi d'horizon, Et ne connaître de saisons.  Epreuve EXCEPTIONNELLE de 216 km sur un jour, son nom: ULTR'ARDECHE.
En ce Dimanche de Mai 2013, je suis finisher de cette course inventé, organisé de main de maître par Laurent & Isabelle, qu’ainsi tous les  bénévoles et Monsieur le Maire d’Alboussière. Merçi à tous. … il n'y aura pas d'UA3, je suis triste car c'était une vrai épreuve d'ULTRA... heureux je fais partir des 125 'ardoisiers' des 2 éditions de l'Ultr'Ardèche 









 

 

 

3 juillet 2009

Le Grand Raid Du golfe du Morbihan

177 kilomètres autour d'une des plus belles baies du monde

La famillau, ne pouvait pas manquer ce rendez-vous... Vivement 2010 !

Pascal, Domnac, Doudou83, LB, dame de Valz, Marcel, Frantz et Bernard

Copie_de_DSC00293_1_

La FAMILLAU se met au Golfe

Leur récit,

DOMNAC 2 Parfois, avant de se lancer dans une course, nous nous demandons le pourquoi de notre participation ; Domi nous avait, l’année dernière donné envie de le suivre pour qu’il puisse, avec nous, réaliser l’objectif de finir ce grand raid !
Et à l’approche du jour J, beaucoup d’interrogations (comme pour chaque course du reste) mais surtout le bien fondé de participer à une épreuve aussi longue. En ce qui me concerne, je n’avais jamais fait plus de 100 kms, jamais réalisé de 24 heures, jamais passé une nuit complète en courant. Bon, je n’avais qu’à bien me préparer, un entraînement hebdomadaire n’est assurément pas très sérieux, je pars ainsi avec rien de spécifique pour cette course, pas d’allure modérée. ; Juste à me dire que je cours à mon rythme et faire une pause lorsque les ravitaillements surviennent. C’est important, car je ne suis absolument (je le sais Marsél) pas un exemple………je poursuis dans l’idée qu’il faut se donner du plaisir et pas de contrainte, que la course n’est pas un tout, que l’objectif pour ce genre d’épreuve est exclusivement de finir…….d’autres objectifs autrement plus réalisables nécessiteront l’entraînement adéquat.

Selon la légende, c’est en 2003, lors de sa troisième participation à la diagonale des Fous, que l’organisateur a imaginé ce raid : ….pas de diagonale comme à la Réunion, pas de course verticale comme pour le Mont Blanc, non une course horizontale. Si la majorité des ultras trails ou des courses natures d’envergure se déroulent en montagne, la Bretagne démontre avec le raid du Golfe du Morbihan, qu’une épreuve en bordure du littoral atlantique, empruntant une majorité de sentiers côtiers peut prendre une tournure dantesque, digne d’une odyssée, où là aussi, les concurrents, contraints de composer avec les éléments et de s’adapter au déchaînement des forces de la nature se révéleront à eux-mêmes, lorsque enfin ils parviendront à rallier l’arrivée.


Comme tous les participants à ce challenge j’ambitionne non seulement d’aller au bout du plus long ultra de France et ainsi atteindre le port du Crouesty, en partant de Locquemariaquer…….. plus de 177 km, l’équivalent de la distance entre Paris et Arras
Alors que la distance entre les deux rives de son embouchure n’excède pas 900 mètres. !!!
Une épreuve atypique – un peu folle aussi –, dont le taux d’abandon flirte régulièrement avec la barre des 50 %.

Pour information , en Breton, Morbihan signifie « petite mer ».


Je ne reviendrai pas sur les préparatifs, le repas chez Frantz où je suis arrivé en retard avec Marsél (mais les yaourths aussi), la bise et le plaisir de retrouver les copains Frantz-Louis Benoit et Doudou, l’ambiance durant la route qui nous a menés jusqu’au terrain de camping….le plaisir de se retrouver, de rencontrer Rémy, les taquineries au moment de monter les tentes (Louis Benoît est bien organisé et méthodique).
Quel plaisir de retrouver notre Dame de Valz (ne croyez pas que c’est une sainte, toutefois il se dégage chez elle une infinie tendresse), revoir Pascal et enfin découvrir Bernard de Ludres, la légendaire Locomotive.
Heureux de trouver un emplacement pour faire flotter l’étendard de la Famillau et de poser tous ensemble devant nos couleurs. Nanou, comme il est beau cet étendard, quelle joie d’avoir une appartenance et de la démontrer !
Agréable cette soirée qui nous permet, autour d’une table de restaurant (merci Frantz), d’échanger nos projets et nos inquiétudes, de trinquer pour l’anniversaire de l’ami Frantz……échange de cadeaux gadget……assurément ces pauvres gens qui mangent à la table d’à côté n’auront pas le calme escompté en ces lieux. Que d’éclats de rire…… nous élaborons nos plans de course et il ne semble pas que les visages soient crispés à la veille de l’épreuve……. la distance nous donne probablement une certaine dérision de l’épreuve…..Seul l’Axiome a un projet et n’en démord pas……..mais nous avons, nous aussi, sur un petit ou grand papier un plan de course.


Nous sommes sérieux et après cette pasta party, le coucher n’est pas tardif. La nuit permet à certain d’entendre le souffle paisible du sportif à la quête de l’exploit à venir……..Dans ce sommeil, nous sommes certains que nous allons accomplir une course qui se veut avant tout un défi sur nous mêmes.

Une folie ? Peut-être… mais nous faisons partie de la grande famille des Coureurs fêlés, qui laissent ainsi passer la lumière…..:
"Chasseurs de stress, chercheurs de sérénité et d'absolu, conquérants de l'inutile, coureurs de l'impossible... on les prend parfois pour des fous mais ils sont l'exemple vivant que le sport peut n'avoir d'autres buts que l'épanouissement personnel. Ils passent des heures à regarder ailleurs, à écouter battre le coeur du monde et entreprennent des voyages au creux de la solitude pour mieux déboucher, au bout de l’effort, dans le regard des autres."

Ce réveil du vendredi, un peu tôt pour Louis Benoit, mais il suffit qu’un se remue « le plastique » et tout de go la Famillau est debout.
Nous nous retrouvons tous pour le petit déjeuner avant de nous éparpiller, les uns à la toilette, d’autres à parcourir le bout du camping, là ou nous devrions passer 10 à 15 kms avant l’arrivée ; Et oui, ils ont osés nous faire passer devant nos tentes, après 160 kms, avec la tentation de s’y poser !
La Dame de Vatz fait ses effets avec sa tenue Auvergnate, Bernard de Ludres ne cesse de recenser ses affaires…….Boudiou, où sont ses épingles à nourrices ? Par chez nous, on dit "qu’il tourne en rond comme une pie qui a mal au cul !!"
Mais il n’est pas le seul, il est à peine 9 heures et tout un chacun s’active à sa préparation….des regards se croisent, des sourires bien entendu……mais déjà une tension monte………et c’est bien d’être nombreux, jamais l’élastique est tendu et l’éclat de rire relâche cette pression.
Quelques commissions effectuées, la crème achetée en pharmacie ainsi que l’achat de la citronnelle pour éviter les moustiques attirent l’attention et l’amusement des clients, et oui, de drôle de spécimen ces coureurs !
Nous revenons pour le repas de 11 heures, encore des pâtes………des pâtes,...oui mais des panz……..(en fait des pâtes ………pour nous modeler………. un corps d’athlète).

Bon, m’enfin, on va se la faire cette sortie ! Il est 13 heures et la valse des navettes commencent ; Tout d’abord à Vannes pour y retirer les dossards, y laisser nos sacs pour les étapes intermédiaires………et pour y retrouver la duchesse du Luxembourg, son Yann et sa sœur..
Re-navette pour la ligne de départ, et puis une attente d’une heure et plus, car une manifestation a bloqué un car…….obligeant de retarder le départ de 30 minutes……bien évidemment sous le soleil (mais cela aurait pu être la pluie), ou nous apprenons qu’un des 3 coureurs retrouvés morts lors de la course du Mercantour était du Morbihan…..une minute de silence, silence que nous retrouvons souvent sur nos courses……mais silence définitif pour lui……profitons de nos envies, partageons ces beaux moments……l’arrêt peut être au milieu d’une phrase !

Le départ est donné, nous partons tous en fin de peloton, ce qui expliquera que j’arrive en temps réel avec une avance sur Marsél et Isa, partis en tête de peloton.
Et stupidement, je prends mon allure habituelle (mais avais-je vraiment le choix puisque sans véritable préparation), remonte au niveau de Marsél et Isa…..et fait mon bonhomme de chemin jusqu’au 24 éme……..et je ressens un début de contracture……Louis Benoit et Doudou venant à mon niveau me traînent jusqu'à Auray où ils prennent le café et il me faut plus d’une heure pour me réguler. Ils reviennent avant Le Bono (kms 35) et poursuivent leur chemin.
Vers le 46éme kilomètre, je retrouve Doudou et nous faisons ainsi route ensemble jusqu’au premier hébergement de Larmor Baden. Voilà déjà près de 7 heures de courses, il est temps de changer de tenue, un bon plat de pâtes-jambon lors d’un arrêt de 45 minutes qui m’ont permis de voir 10 minutes Louis Benoit (bien en forme), de regarder l’arrivée du duo Marsél-Isa et je repars ;
Voilà 10 minutes que Doudou est parti et bien davantage pour les 2 compères.
Le footing de nuit ne posera pas de problème, sinon des erreurs de parcours ou des racines que l’on apprécie mal et qui vous mettent à terre, et la frontale qui faiblie (elle a de la chance, je peux changer ses batteries…..personne pour changer les miennes !!).
Le matin arrive, il est 7h30 et zut……..pas de croissant à Vannes…. ceux de devant ont tout pris, ou la livraison n’est pas à cet endroit ! Je me change pour la seconde fois, prends mon ticket pour le kiné puis pars ensuite me restaurer….pendant ce temps j’ai eu de nouveau l’occasion de côtoyer Doudou et de voir le duo arriver et repartir. Cet arrêt durera une heure et demie.
Voilà 92 kms de courses, et quelques heures maintenant que nous faisons l’essuie glace avec les mêmes têtes….Nini, je te dis "c’est une tranche de vie !"
Maintenant une nouvelle course commence ; celle de 50 kilomètres qui me mènera à Sarzeau…….et c’est là-bas que je saurais si je peux finir ce raid.

Je retrouve vers le 105 kms le Duo ; Isa en a plein la citrouille, a l’impression de ne pas avoir avancé…….Je lui explique qu’il y a eu une erreur de kilométrage…… les 5 kilomètres en font finalement 10 (mince Marsél, tu ne lui as pas expliqué la règle du multiplié par 2.2 !) je poursuis jusqu’à Noyalo (kms 125) avec ce long chemin bordant la nationale…….quelle erreur, ce chapelet de voiture qui, par des klaxons, nous encourage, mais également cette chaleur qui se dégage de la route ! J’ai aperçu à la pharmacie un 39°….dans le sud, certains s’en contenteraient !! Je m’aperçois aujourd’hui que j’ai raté Doudou de 20 minutes……si peu…….et c’est quelques kilomètres plus loin que j’ai commencé la marche jusqu’au final. Je vais mettre 4heures 32 pour réaliser 20 kilomètres !!!!

Impensable, inconcevable…il n’y avait pas de ravitos intermédiaires, juste une envie de sieste que je ne me suis pas gêné de faire……mais seulement 20 minutes…….punaise, cela s’appelle patiner dans la semoule……..et puis autour de moi, plus personne ne court, mes pieds sont chauds, je tourne à 110-120 pulsations et les muscles ne donnent pas de signe de douleurs……..oui mais je n’avance pas !! et ceux qui m’entourent non plus !! plus d’émulation entre coureurs, les regards en disent longs….
Arrive enfin Sarzeau……incroyable comme les derniers hectomètres sont longs dés lors que l’on se rapproche d’une étape !!! Les 2 coureurs marcheurs avec moi se promettent de dormir jusqu’au matin ; Oui, il est 20 heures, mais si on s’allonge, je crains que ce ne soit pour quelques heures et que demain il faille lutter avec la barrière horaire…….et le prochain arrêt n’a pas de lit !! Le corps va bien, je me sens seul et je vais directement au podologue…..mes pieds me semblent brûlants mais il ne veut pas de moi de suite, d’abord se laver (pas mal, je dois m’essuyer avec mon maillot de la course)…..Cela fait du bien toutefois. Retour au podologue, les pinceaux ne sont pas beaux, un petit feu d’artifice d’ampoules (celles-ci j’en ai pas besoin pour la nuit)….m’annonce que poursuivre ne va pas arranger les pieds et qu’il serait préférable d’arrêter !
Un doute s’installe,voilà déjà une heure que je suis là et heureusement le Duo arrive ; J’interpelle Marsél, je lui fais part de mon envie d’abandonner…….je n’ai pas envie de m’esquinter les pieds, finalement finir n’est pas une fin en soi, cela ne me changera pas………..Il ne bronche pas, juste de le dire à Isa……….Punaise, je reçois une salve verbale de coups de pied au cul…….ce bout de femme me donne une leçon de volonté et je crois qu’en même temps cela la galvanise…….Promis Isa, tu me laisses dormir 30 minutes et je ne vous lâche plus. Je pars manger, à table pas de conversation, nous sommes tous dans la contemplation, inutile de regarder le regard de l’autre….il n’a plus non plus le regard lucide…. Ils sont sympas les copains car ils me laissent dormir 1 heure.

Nous repartons et je serais resté dans ce gymnase 3 heures !!! Le changement de chaussures me fait du bien, les strappings protégent efficacement. Finalement, si j’avais attendu les 2 compagnons d’avant Sarzeau… je découvre qu’ils ne sont pas repartis !
Marsél semble également avoir un sérieux problème avec son pied, il avancera dorénavant entre 3.3 et 4 kms par heure………. Avec Isa, nous avançons plus rapidement et sommes capables d’aller jusqu’à 5.3………et cela nous permettra, à ma demande, de dormir ici et là. La pauvre Isa, impossible de fermer l’œil avec ses lentilles alors que sitôt allongé, je ronfle comme un bébé !! Si la Duchesse n’avait pas été là à plusieurs reprises les heures se seraient écoulées tranquillement……….

Isa aura été ma lumière et mon réveil durant cette seconde nuit. La fin se corse avec des enchaînements d'escaliers de littoral à monter et descendre (hautes marches), des racines énoooormes et tordues comme des serpents, un vrai piège pour les chevilles. Une arrivée au port du Crouesty interminable (dur pour le moral et les pieds) mais non insurmontable finalement.

Heureux de finir à 8 heures du matin……..fier d’aller récupérer ce tee-shirt de FINISHER !
Un coup de téléphone à Louis Benoit qui prenait son petit déjeuner avec Frantz, et aussitôt les voici à côté de nous ; Quel bonheur, les embrassades, les félicitations et une inquiétude : ou est passé Doudou ? Et bien en arrivant à 3 heures, il a préférédormir sur place……..et il a eu raison !
Tous les coureurs de la Famillau sont maintenant réunis sur la ligne d’arrivée, j’ai hâte de retrouver Nanou et Bernard……..ils doivent être tant déçus !

Nous en avons découverts des paysages wouah ! Que c'est beau le Morbihan. Des maisonnettes style cottage fleuri, ces longues longères, avec des fleurs mais des fleurs !!!! Des massifs d'hortensias impressionnants. Des roses trémières de toutes les couleurs. Ouais alors là, je me suis régalé pour de bon. J’aime ces parterres de plantes vertes avec ces fleurs rouges……Ces longs sentiers de pinèdes (bonjour les racines), chemins de landes et de bruyères, également des marais, des plages de sable fin, ces petites criques…autant de bonheur pour les yeux…….La lumière était présente sur la baie, l’éclat du soleil est resplendissant à toute heure ; magnifique coucher du soleil (avec « la chance » d’y goûter 2 fois) ; Cette première nuit ou, brutalement surgit le brouillard, certes bref, mais qui surprend. Et le matin qui pointe (et ce n’est pas mal non plus) avec sa brume matinale que traverse le soleil et qui nous redonne l’envie …….alors que tant d’efforts restent encore à fournir !
Toutefois j’ai eu l’impression que l’on nous imposait davantage de kilomètres que de découvertes du patrimoine !

Nous remontons à nos tentes, comme elle est bonne cette douche, même si parfois il nous faut nous tenir au mur, par perte d’équilibre……..Agréable ce petit déjeuner de retrouvailles, d’échanges de ce périple, beaucoup de bonheur partagé mais également d’émotions avec les malchanceux qui auraient tant voulu finir jusqu’au bout…Ces moments autour de la table sont comme une véritable communion ; L’effort, nous le savons est solitaire…….mais oh combien nous sommes heureux du partage …….je suis si fier d’être de la Famillau.
La journée n’est pas finie……..le repas du midi…….la sieste, la sortie sur le port (comme nous donnons envie de courir lorsque l’on nous voit !!), la bonne crêperie (merci Nanou), le resto moules-frites………..tous ces délicieux moments, que la course nous donne mais que nous prolongeons bien au-delà .
Domi, sûr que tu dois être malheureux de ne pas être venu…….ta place était avec nous, trop heureux de ta présence, même si tu n’avais pas la solidité pour parvenir jusqu’au bout.
Tout de même, pourquoi tant de kilomètres ?........ah oui Yoyo, tu as raison….nous sommes des fêlés ……..et nous laissons ainsi passer la lumière.

Domnac, père fondateur de cette belle famille-de-Millau



BERNARD Avant de commencer, je tiens à dire merci à cette famillau, ils m'ont donné l'envie de rire, de manger de bonnes glaces etc..., ils aiment la vie, ils sont sympathiques même "Marcel" je rigole, Marcel est un homme "FORMIDABLE" et moi je sais l'écouter "même si parfois ils raconte des bêtises" je rigole encore, je le respecte car pour moi c'est un Monsieur.
J'ai une pensée pour Sarah, Vivie, Dom et les autres, j'irai vous retrouver sur le MILLAU, je pense qu avec Vivie nous allons faire un bon 100km.
Bon je vais vous faire le compte-rendu du MORBIHAN.
Région très belle, nous le savions.
Grand Raid du MORBIHAN : très difficile, nous l'avons découvert et quelle surprise pour nos jambes.
Température élevée: j'avais oublié de mettre des glaçons dans mon sac à dos.
Pour ceux qui ont abandonné: Pascal, Dame de Valz, Frantz et moi : on a tout fait mais nous n'avons pas réussi, ce n'est pas grave, nous avons appris beaucoup de choses sur ce Grand Raid.
Pour ceux qui ont réussi: je les félicite, vous êtes forts, et pour Isa, je lui dis "Tu progresses vite, tu peux encore progresser, je suis fier de toi", tu as de la volonté et un conseil, tu auras toujours besoin des conseils de Marcel, je te félicite encore encore et encore.
Pour toi Nanou, je dois te dire tu as fait une très belle année, souviens toi de ton niveau en 2007, maintenant tu dois te reposer
et tu verras tu n as pas fini de nous étonner.
Pascal, je pense que tu as de la chance d'habiter pas loin de Nanou, j ai une pensée pour vous deux.
Bernard, Doudou, Frantz, Jean Louis, Marcel ne changeaient pas vous êtes formidables.
A bientôt

Bernard, dit la loco...


Dame de Valz Voilà, c’est fini. Difficile de croire que le temps passe si vite quand on est au plus profond d’une deuxième nuit blanche, soutenue par deux coureurs, que les yeux sont fermés, que les jambes avancent toutes seules et qu’il reste une heure avant le ravito…
Ca, c’était au 139 ème kilomètre, à 2h40 dimanche. Il en restait seulement 38 dont 5 avant Sarzeau, l’avant dernière étape… Et cela faisait déjà des heures et des heures que je m’accrochais sans voir venir la catastrophe. Depuis que je fais de la rando, je me suis toujours demandée ce que l’on pouvait ressentir quand on marchait jusqu’à ne plus pouvoir. Maintenant, je le sais.

L’étape avant Sarzeau, Noyalo, j’y étais arrivée avec deux coureurs du semi raid que j’avais suivi en courant assez souvent. La nuit était là et la fatigue… Comme une andouille, je n’ai pas voulu m’assoir par peur de ne pas repartir. J’ai remis pour la énième fois de la crème sur mes pieds et je suis repartie après m’être assurée de l’heure de la barrière horaire pour Sarzeau. J’avais vu 3h30 sur le règlement mais une des bénévoles du ravito m’a assurée, en me montrant une feuille que c’était 4h50. Je suis donc repartie, avec la frontale à la main parce que ça me gavait de la mettre sur la tête. De toute façon tout me gavait sauf l’envie d’arriver, de ne surtout pas abandonner, d’arriver au bout. Pour moi c’était tellement évident, quelque soit les efforts que je devrais fournir. Il n’était pas question une seule seconde d’arrêter.
Mais je n’y arrivais pas, je ne voyais rien, j’allais de droite et de gauche. J’essayais de suivre les semi-raideurs mais quand je me faisais distancer, j’attendais plus ou moins la vague de derrière et ainsi de suite jusqu’au moment où je me suis retrouvée vraiment, vraiment seule dans un chemin avec mon corps qui criait son envie de dormir. Un besoin extrême comme quand on a très faim ou très soif. Et puis j’ai vu des « choses noires » traverser le chemin, plusieurs fois. J’ai senti derrière moi des gens qui arrivaient mais quand je me retournais, il n’y avait personne. Je n’avais pas peur. Je pleurais parce que je voulais dormir, m’allonger juste 1minute mais l’autre moi ne voulait pas. Et puis sur ma gauche des fleurs blanches sur un buisson se sont transformées en petites têtes de fantômes, c’était joli…
J’étais touchée, coulée….
Je suis sortie de ce chemin dans un petit village.
Et puis quoi…. Qu’est ce que j’allais faire….
Quatre coureurs sont sortis du chemin et m’ont demandé comme j’allais et au lieu de dire que ça n’allait pas, je rien dis, juste que j’avais un petit passage à vide et je les ai suivi. Et l’enfer a continué. Dans ma tête c’était l’éternel combat : pas pour dire j’abandonne mais pour me demander par quel moyen j’allais pouvoir continuer avec ce corps qui me lâchait doucement mais sûrement.
Pourtant, pendant ce temps là, j’avançais toujours et toujours derrière les 4. Ils me parlaient, je leur répondais et je plaisantais en sachant très clairement que je partais en sucette et en me demandant quand et de quelle façon ça allait craquer. Je jouais avec moi en ayant peur mais je ne lâchais rien de rien. Je continuais à passer les chemins, les bords de mer, les coureurs avaient ralenti la cadence et m’avait calée au milieu d’eux .Je me sentais en même temps protégée et sous surveillance. La partie « ficelle » en moi se demandait comme elle allait faire pour leur faire croire que ça allait pendant qu’une autre partie paniquait en se demandant quand j’allais tomber….
Et puis, n’y tenant plus j’ai demandé combien de temps il restait : une bonne heure. Et là ça a explosé dans ma tête et j’ai dit : désolée, je ne tiendrais pas.
- Tu veux qu’on appelle la course, une voiture.
- Non
- Alors qu’est ce que tu veux ?
- Je veux continuer mais je ne veux pas vous pourrir votre course.
- Tu nous pourris, rien, on se ballade. Si tu veux on va t’accompagner mais après ?
- A Sarzeau je dormirai une demi-heure. J’ai juste besoin d’arriver là bas et de dormir un peu…
Alors deux coureurs m’ont pris par le bras et nous nous sommes remis à marcher, marcher, marcher. J’ai fermé les yeux et mis mes jambes en pilotage automatique. Pour moi, arriver à Sarzeau, c’était gagner la partie. Le 33 kilomètres restant j’étais prête à les faire à quatre pattes s’il le fallait. Le jour allait se lever, je dormirai un tout petit peut et ça irait.

Enfin le bâtiment. Les coureurs m’ont lâché et j’ai franchi la porte et tendu le bras. Bip bip.
Yessssssssssss. Maintenant, dormir…
La dame de pointage s’approche.
- Il ne fallait pas pointer.
- Pourquoi ?
- Il est 3h40. La limite est à 3h30. Vous êtes disqualifiée.
??????????????????

En larme j’ai plaidé ma cause, expliqué le coup du ravito d’avant. Elle m’a dit d’aller me coucher et a appelé le directeur de course.
Je me suis couchée, l’envie de dormir était partie. La dame est revenue. Je me suis relevée.
- Alors ?
- Alors, j’ai une mauvaise nouvelle. Le directeur de course ne veut rien savoir. Vous êtes hors délais.

J’ai rappelé le directeur de course en sanglotant. Rien n’y a fait.
J’étais effondrée. La dame m’a dit de rendre la puce. Je l’ai enlevé de mon poignet et lui ai donné. Et là, pour moi, tel que je le ressens encore aujourd’hui (Domi, les kleenex, je ne vois plus les touches, bordel), l’ultime humiliation : rendez moi votre dossard.
Et comme une conne j’ai appuyé les mains sur mon dossard et en sanglotant j’ai dit : non, pas mon dossard, vous ne pouvez pas me le prendre, vous ne savez pas comment je me suis battue, je le mérite mon dossard, laissez le moi. Je suis allée au bout de ce que j’étais capable de faire et même plus, laissez le moi mon dossard.
Elle a tendu la main et je lui ai donné mon dossard.

Voilà, de ce raid, maintenant, il ne me restait plus rien du tout. Rien après 34 heures et 144 km….

Mon Homme m’avait mis un mot derrière mon tableau de prévision horaire :
En amour, gagner c’est être la derrière,
En sport, la victoire c’est tout simplement donner le meilleur.

Ce mot, il était …. Derrière mon dossard.

Bien sûr de ce Morbihan il ya tellement d’autres choses : les amis de la Famillau, ce we avec des paysages superbes. Les rescapés vainqueurs d’après course avec leur fatigue, leur joie. Bravo à tous sans exception. Merci à Sarah et Vivi du feuilleton sur le net et de vos commentaires. Merci de votre amitié et tout particulièrement merci à Frantz qui m’a gentiment trouvé un nouveau surnom pour me remonter le moral après ma disqualification:
L H D L F : La Honte De La Famillau…
Pour conclure, c’est très simple : j’ai un an pour me préparer et aller rechercher un dossard que je garderai jusqu’au bout.

Dame de Valz...votre Auvergnate de coeur ...


Mar...l 2 Dèpart de Boisemont et bien sùr les plaisanteries pleuvent sur le dos de marcel mème si en dehors de la voiture il fait beau. Heureusement, la prèsence de Rèmy sur l'autoroute concentre les esprits ailleurs. Le bonheur de faire sa connaissance sur l'autoroute ètait bien visible. C'est quelques minutes resteront importantes.
On s'installe et là comme par hasard personne ne veut de marcel dans la tente. Frantz moins fort que les autres rèunis est finalement obligè de m'accepter.
Le jour de la course, je retrouve Yann et Isabelle à Vannes. Je reçois un tèlèphone. Etrange petite bète noire que l'on glisse dans un sac, qu'on laisse couiner de temps en temps, et que l'on retrouve une fois que c'est fini en se demandant à quoi ça sert. Il parait qu'il y en a qui savent..... La course commence et l'objectif est parfaitement dèfini : je fais l'impasse sur le morbihan qui sera un entrainement et Isabelle devient aussi forte que moi. Entre le 100ème et le 110ème km Isabelle n'a qu'une heure de retard sur LB mais une mauvaise information vient perturber la machine; Isabelle n'aurait fait 6km en deux heures. De plus le ravitaillement est 5km plus loin. Du coup le moral tombe car son accompagnateur n'a pas les bons mots pour relancer la machine. Heureusement Yann saura mieux y faire (je comprends pas pourquoi....). A cet instant, nous changeons l'objectif: après le trail "course" vivons le trail "cool". C'est à dire 1/4h de repos par heure et ça marche pas trop mal jusqu'au moment où nous retrouvons Domnac ou plutot reretrouvons mais avec domnac c'est toujours pareil...... Ce dernier s'est forgè un argumentaire sèrieux pour arrèter mais c'est sans compter sur Isabelle et moi pour contre carrer un si mauvais plan. Finalement, c'est Isabelle qui rèussira à lui faire promettre que si on l'attend une heure pour qu'il puisse dormir, il repart avec nous. C'est chose faite mais à chaque arret, on perd 1/2h de rècupo et comme j'ai eu la bonne idèe de changer de chaussettes 30km plus tot alors que je n'avais aucun problème, j'ai eu des ennuis et j'ai eu un carrè de peau de 7cm de cotè qui s'est dèchirè pour se replier sur lui-mème d'un cotè et se greffer sur et entre mes orteils de l'autre cotè je perds moi aussi 1/2h quand je marche. La pauvre Isabelle va perdre ainsi de nombreuses heures. Mais pendant ce temps, elle joue la mouche du coche de la fable de la fontaine, à la diffèrence cpendant qu'il y a cette fois une grande efficacitè. A partir de là, Isabelle et Domnac vont rester ensemble et moi je resterai seul. Inutile de vous dire que tous les coureurs ou presque qui me dèpassaient me demandaient comment cela se faisait que le grand père et sa petite fille n'ètaient plus ensemble. Et en plus, il fallait expliquer pourquoi nous avions un fanion "Famillau". Cependant à chaque controle nous nous retrouvions tous les trois car j'avais ordre du chef que si j'arrivais le premier je devais les attendre. Et c'est comme ça que nous avons franchi la ligne d'arrivèe. Si heureux d'avoir constatè qu'Isabelle ètait plus forte que Domnac et moi, mème si nous avons fini ensemble gràce à sa gènèrositè. Après je suis allè voir mon amie la podologue, qui m'a ècorchè vif en m'enlevant la peau (il aura fallu une quinzaine d'essais) .Plus persone ne se soignait ou se faisait soigner chacun attendant que mon corps vibre sous la douleur et après cela il a fallu enlever les petits caillous là aussi avec de nombreux essais. Les brulures ètaient effroyables. J'ai tellement ètè traumatisè qu'une fois fini, mon corps sursautait de lui mème comme si ça allait recommencer (ceci a durè plusieurs heures avant de s'estomper. La plaie ètait si grange que le pansemant ètait trop petit et que par endroits le collant est posè directement sur la peau vive. Si bien qu'aujourd'hui, j'ai la trouille d'enlever le pansement. Je prèfère attendre que le pied tombe.... Il parait d'après eux que j'ai du souffrir atrocement pendant la course. Tout ça parce que j'ai enlevè une paire de chaussettes qui m'allaient très bien.
Par contre, j'ai beaucoup apprèciè la gentillesse des amis qui m'ont particulièrement bien aidè et en partculier LB; une vraie mère poule. Rien que pour ça, et si on ne touche pas à mon pied, ça vaut le coup de se blesser. Donc ce week end j'ai vu Isabelle devenir une "Grande Dame" qui n'a plus besoin de personne pour progresser et une bande d'amis à qui je dis un grand merci. Ainsi, pour ma prochaine course, j'ai le sac de Domnac, les guètres de Frantz et la frontale d'Isabelle. Je ne serai donc pas seul. Bises à tous ceux qui auront ètè capable de lire ce CR jusqu'au bout.

Marcel....si n'existait pas...faudrait l'inventer...

Souvenirs....Souvenirs...Souvenirs....Souvenirs...

PIEDS 1

Boncourt 08 Tout d’abord heureusement que je suis arrivé en avance chez Frantz pour l’aider à faire son sac sinon nous ne serions jamais partis. Donc c’est Jeudi il est 12H45 les sac de Frantz est prêt, Doudou nous a amenés le soleil et, Mar…l et Domnac sont en retard. Frantz ayant insisté pour que nous prenions sa voiture, il faut bien que tout rentre dans le coffre. Et c’est rentré , ha mais.
Josy nous avait préparé un succulent taboulé par contre elle a essayé de nous refiler tous ses laitages dont la date de péremption était fort dépassée.
Stop départ.
Sur l’autoroute avec des calculs de robinets qui fuient dans une baignoire pas étanche nous arrivons à rencontrer l’ami Rémy qui laisse ces produits frais au soleil pour nous faire la bise. (j’vous dis pas pour les dates).
Puis c’est Nanou qui cherche le camping, nos excellentes informations l’ont aidé puisqu’elle a trouvé. Et qu’elle ne dise pas le contraire…
Jeudi soir arrivée, bises à Nanou, Pascal et Bernard, montage de tentes et direction le restaurant du (putain je sais plus le lien de parenté) de Frantz pour la Pasta party.
Et enfin il est 23H30 au lit.
Ça ronfle fort et j’ai les noms.
Vendredi matin réveil sous une petite pluie (super il va pas faire trop chaud).
Petit dej, Frantz et Doudou vont faire des courses, le stress monte, les sacs de course se préparent.
Doudou nous abandonne pour trouver un autre co-voiturage pour aller au départ.
Midi repas et encore des pâtes y’en a marre des sucres lents. Heureusement il y a un peu de chinois pour faire passer ça.
Puis c’est la procession, un petit km à pied d’échauffement pour prendre la navette. Evidemment j’ai stressé tout le monde et nous avons ¾ d’heure d’avance, un petit café pour patienter.
13H30 pétante la navette pour les dossards s’ébroue et nous arrivons à Vannes, on récupère les dossards et Isa avec Son Yann.
Puis à nouveau navette pour se rendre au départ, ou toute la Famillau se retrouve, nous sommes au complet (Bernard de Ludre, Nanou (alias Dame de Valz), Pascal, Mar…l, Isa, Domnac, Doudou, Frantz et moi-même).
Plantés au milieu d’un terrain de foot sous le soleil, nous apprenons que le départ est repoussé à 17H30 (et merde ma moyenne).
Vers 17H briefing du directeur de course (ne me demandez pas ce qu’il a dit j’ai pas écouté).
Puis moment d’émotion, une minute de silence pour nos 3 amis morts au Grand Raid du Mercantour.
17H30 Pan, c’est parti.
Tout d’abord je souhaite présenter toutes mes excuses à Bernard de Ludre, Nanou, Pascal et Frantz, j’avais promis de marcher un bout de temps avec eux et dans l’euphorie du départ avec Doudou nous sommes partis en courant. Vraiment Désolé.
Alors voila, la course commence.
Gilles avec son nouveau GPS d’assure que nous restons bien aux alentours de 8 km/h de moyenne et nous nous y tenons. Au premier ravito nous rejoignons le couple infernal (Isa et Mar…l). Puis c’est avec Domnac que nous allons courir jusqu’à Auray où le frère de Doudou nous accueille avec un café.
Puis la course reprend et ça avance, course sur le plat et en descente, marche dans les côtes. Petit à petit Doudou perd un peu de terrain sur moi et me dit de faire ma course qu’il va courir avec Domnac qui est juste derrière.
Arrive le Premier gros ravito (Larmor Baden), comme convenu je me changes des pieds à la tête (les filles on se calme). Je me restaure et je salue Domnac et Doudou qui s’attablent au moment où je pars. Nous nous encourageons et nous donnons rendez-vous aux prochains ravitos.
La nuit est là, la course devient solitaire, tellement solitaire que je me perds, demi-tour et merde 10 mn de perdues.
En plus de la nuit nous avons le droit au brouillard, je propose à un collègue d’infortune de passer en code par ce que en plein phare c’est un mur blanc qu’il y a devant nous.
Et ça continue, je commence à avoir envie de dormir dans cette nuit laiteuse et je me dis qu’à Vannes je ferai bien un petit somme de 15 mn comme à Peynier. Mais en arrivant sur Vannes le soleil se lève et l’envie de dormir s’en va avec sa venue.
Vannes à nouveau changement de tenue, casse-croute et au moment de partir Doudou est là. Nous discutons un peu puis je l’abandonne et pars pour la deuxième moitié du parcours.
Toujours un peu de brouillard ce qui fait que la vue sur le golf est limitée par contre pour l’instant la chaleur n’est pas là. C’est bien. Alors je continue ma course souvent seul. J’ai Sarah au tel, Doudou, Frantz, Nanou aussi, Isa ayant prêté son tel à Mar…l là c’est silence radio. Nanou m’apprend que Pascal a abandonné et que comme ce n’est pas assez difficile comme course elle s’essaye au roulé boulé dans les racines et autres caillasses.
Elle m’annonce que Bernard est devant elle.
Je continue le brouillard s’est levé le soleil est là et la chaleur avec. Je commence à doubler des concurrents qui souffrent plus que moi de la chaleur. Les foulées ne ressemblent plus à rien et chacun essaye d’avancer comme il peut. L’arrivé à Noyalo est pénible. Doudou au tel me dit que ses pieds commencent à chauffer et qu’il ne faut surtout pas que je l’attende, Frantz est indécis sur la suite de sa course.
Je repars de Noyalo en compagnie d’un Raider, nous resterons ensemble jusqu’au dernier ravito. Ce duo n’aura de cesse que de s’auto-encourager.
Dernier gros ravito, changement de tenue et massage. Depuis Noyalo j’ai envie de vomir et j’ai du mal à m’alimenter. Ça avance quand même. Petite incertitude sur l’itinéraire et encore 5 mn de perdues.
Cela aura permis un petit regroupement d’une dizaine de coureurs dont la future première féminine. A chacun son tour nous faisons des relais pour avancer le plus possible.
Je passe devant le camping, Frantz m’appelle 2 mn trop tard, il a abandonné et attend mon signal pour aller me récupérer à l’arrivée.
Voici le dernier ravito, mes collègues de course décident de ne pas s’arrêter je préfère prendre un peu mon temps. J’essaye de manger quelque chose ça ne passe pas. Je repars.
Je vais réussir à courir pratiquement sur toute la fin du parcours. Un petit passage sur la plage à marée haute = De l’eau jusqu’aux genoux.
Et voila Port Navalo, je double celle qui sera la deuxième féminine et enfin Crouesty ou Frantz et Pascal m’accueillent.
Il est 10H30 samedi soir, il fait encore jour, contrat rempli.
C’est long 177km.

Louis Benoît... le rigolo de la bande

Peynier005 Tout commence jeudi après-midi dans le train entre Luxembourg et Rennes. Le stress monte un peu, il faut maximiser le sommeil. Pas facile. Le soir arrive, on fête l’anniversaire du père de Yann, un petit coup de champagne (un tout petit coup), ça ne peut pas faire de mal  De toute façon, il parait que la veille, on peut faire ce qu’on veut, ça ne compte plus…
On prépare les dernières affaires, et là, horreur, je n’ai pris qu’une chaussette !!!!! Je prends donc l’une des paires de rechange que j’avais prévu, mais bon, ce ne sont pas mes chaussettes de course avec lesquelles j’ai fais tous mes entrainements… ça commence bien…
Une bonne nuit de sommeil, réveil à 11h30 le vendredi, pâtes à rien au menu, comme prévu, puis départ à 13h00 de Rennes, direction le parc des expos de Vannes ou je dois retrouver la Famillau. Le voyage se passe bien, impossible de fermer l’œil sachant que quelques heures plus tard ça va démarrer 
Vannes, retrait des dossards, pose des sacs à récupérer en cours de route, je récupère le porte dossard de Frantz qui me sera plus qu’utile pendant la course, et je récupère aussi Marcel. Comme d’hab, saut aux toilettes, 30 min pour mettre mes lentilles, tout va bien, on est dans les temps. Au passage, on apprend que les 1000 mètres de dénivelé se sont transformés en 2000 mètres, pas vraiment prévu… je me réjouis en me disant que cela forcera Marcel à marcher 
Direction Locqmariaquer… tout va vraiment bientôt commencer. Le soleil cogne. On cuit sur le stade en attendant le départ. Départ décalé à 17h30… ça fera 30 minutes de plus à la fin à tenir sans dormir, et surtout 30 min à cuire sur le stade avant de démarrer.
Hommage à Thierry, le Morbihannais décédé dans le raid du Mercantour, avec sa fille, très touchant.
C’est parti mon kiki !!! On change de suite la puce du pied au poignet, un peu trop tôt d’ailleurs, il y avait un deuxième tapis caché derrière le premier 
Et puis on y va, train train, la machine se met en route. Les premiers kilomètres sont durs, il fait très chaud, on est dans le sable, on essaie de tenir 8.5km/h comme prévu. Pas facile de courir au début, il fait chaud et la machine n’est pas chaude. Alors j’avance, et Marcel me rassure en me disant que bientôt le soir va arriver et la fraicheur avec. En effet, le soir arrive. Pas la peine de penser à atteindre Larmor Baden pour mettre les frontales, on devra s’arrêter avant, la nuit est là. Alors hop, sous une température très clémente, frontale, brassard, et on repart gambader dans les bois. Arrivée au premier gros point de ravitaillement à Larmor, tout va toujours assez bien. Bernard est là, on s’assoit un peu avec lui. Marcel mange sa soupe et je fais quelques étirements dans l’herbe. Ca doit être là que le premier des 150 millions de moustiques qui m’ont attaqué m’a piqué…
20 minutes d’arrêt, on repart, la moyenne horaire a déjà fortement diminué. Eh oui, 20 minutes d’arrêt, c’est 20 minutes à 0 à l’heure (sans blague…).
On vient donc de faire une cinquantaine de kilomètres, le moral est toujours là, on continue notre chemin. Première petite gamelle dans les bois. Puis 5 minutes à peine plus tard, vrai roulée boulée. 2-0 pour moi, j’attends que Marcel tombe aussi, ce n’est quand même pas moi qui est 65 ans ! Marcel ne me fera pas ce plaisir de nuit et attendra que le jour se lève pour tomber. 2-1 mais le sien de jour compte double. On est à égalité et on le restera.
On continue toujours en alternant course/marche, 7.5 km/h sur la course et 5 sur la marche, afin de tenir la moyenne de 6km/h le plus longtemps possible. On discute, de très beaux moments à parler de tout et de rien, au milieu de ces paysages magnifiques, oubliant de temps à autre la douleur qui arrive.
Km 94. Vannes. Deuxième gros ravitaillement. Bernard toujours là avant nous. 40 minutes d’arrêt, étirements, repas et on repart. Marcel change de chaussettes, très très mauvaise idée, ça lui coutera plusieurs cm² de peau sous le pied. Pas besoin de m’épiloguer là-dessus, je le laisse faire 
On repart, prochain ravitaillement dans 16 km à la Pointe de ché pas quoi. On avance de plus en plus lentement, coup de mou. Le ravitaillement ne vient pas. J’ai l’impression qu’on a fait au moins 20km et toujours rien. On demande à des passants ou est cette pointe de truc et ils nous répondent qu’il reste encore un bon bout de chemin. Et puis après 2h d’attente, on voit un stand au loin. Ouf, c’est le ravitaillement. On arrive, et là, déception terrible, c’est encore juste un de ces contrôle inopinés sur le parcours. On m’annonce la 5ème place chez les féminines et le ravitaillement dans 5km. Autant dire que le classement à ce moment là, ce n’est pas ma préoccupation, je me mets à pleurer, 5km, 1h de marche encore avant d’atteindre le 110ème et je suis déjà morte. Gros gros coup de mou. J’appelle Yann qui me remonte le moral, puis Sarah appelle, ça fait du bien. Le 110ème n’arrive pas.
Enfin le voilà ce ravitaillement. En fait ce n’est pas le ravitaillement en lui-même qu’on attend, c’est de savoir qu’on a passé ce kilométrage. Alors on se pose comme à chaque ravitaillement, et on repart un peu plus frais.
Je crois que c’est à ce moment qu’avec Marcel on décide de faire un trail cool et non un trail course. Le classement n’est plus la priorité, de toute facon les 3 premières féminines se sont fait la malle depuis longtemps. Alors on prend notre temps, on se repose plusieurs fois 15 minutes dès que l’envie se fait sentir. Marcel arrive à dormir rapidement, pour moi c’est une autre histoire, c’est dodo ou ma vue, et je préfère réussir à garder mes lentilles pour la nuit donc je ne dors pas. Timekeeper  Les moustiques attaquent toujours, bien content de trouver une peau toute fraiche sans ces recoins perdus.
Km 125, Noyalo. Pause de 45 minutes, pâtes jambon, des bénévoles adorables, petites pause sous les arbres avec deux féminines qui m’ont rattrapé, c’est dur pour tout le monde, beaucoup abandonneront ici. Le prochain ravitaillement est au km 145, ça fait peur. Le gros tronçon que je redoutais, je vais m’y attaquer. On repart, maintenant, on ne court plus, ce sera marche jusqu’au bout, en profitant de ces moments magiques que nous passons tous les deux avec Marcel. J’avais peur que Marcel soit déçu que je n’avance pas aussi vite que prévu, apparemment, il ne m’en veut pas, il profite lui aussi de ces moments inoubliables.
Evidemment, le ravitaillement se fait attendre… terriblement attendre… on nous dit toujours qu’il n’est pas loin, mais pas loin, c’est toujours trop loin. Enfin Sarzeau est là, le plus gros ravitaillement aussi. On arrive dans la salle, Bernard est là. Direction tout droit les masseurs, je mangerai plus tard, mes jambes me font trop mal. Le kiné me remettra quelques muscles en état, mais il ne me changera pas mes jambes comme espéré. Bernard est à côté de moi pendant le massage, il me dit qu’il va s’arrêter là. Enorme erreur de sa part que d’être venu me voir moi pour me le dire ! Il reste 3 tronçons, 14km puis deux fois 9 km. Si les 14km sont entamés alors pour sûr l’arrivée est pour nous. Il me demande alors juste un peu de repos, on se repose donc un peu, en attendant je me restaure, les coureurs du trail de 86km arrive à leur tour, plutôt frais comparé à nous, mais ça fait un peu de bien de voir des gens motivés. Après 1h30 de pause, on repart à trois. Le pied de Marcel le fait atrocement souffrir, il me propose de se retrouver au ravitaillement d’après puisque Bernard et moi avons pour idée d’y faire une bonne pause.
J’accepte, surement sous le coup de la fatigue, mais je pars avec Bernard. On arrive au ravitaillement, une soupe chaude pour moi (Royco quand tu nous tiens), et Bernard qui tombe littéralement de sommeil commence à ronfler. Je prends une couverture de survie pour m’entourer les jambes, il fait froid en pleine nuit à attendre que monsieur se réveille. D’ailleurs, heureusement que je n’attends pas, sinon on y serait encore. Marcel arrive, il repart aussitôt en me disant rendez vous au prochain point. Mais comment fait-il sans s’arrêter ??? Alors qu’il n’a plus de pied, il ne s’arrête plus… 20 minutes de pauses et s’est reparti. Les deux derniers petits tronçons, les plus lents, les plus durs, et là ou on trouvera le plus d’escaliers. On laisse la place aux coureurs des 86km et 56km lorsque qu’ils déboulent derrière nous, et ça nous passe le temps avec Bernard de leur dire qu’il pourrait dire merci. Bon ok, pas très sympa, mais on n’avait rien d’autre à faire et un peu marre de se mettre dans les ronces pour que messieurs puissent foncer. Le fait que l’arrivée n’est plus qu’à une quinzaine de km me motive, je passe la seconde. On s’arrête contre un arbre avec Bernard, petit somme pour lui, je regarde les étoiles, en pensant à tout ce que je vis. Je ne peux pas dormir, toujours grâce à ces lentilles qui à mon grand étonnement sont toujours dans mes yeux après plus de 30h de course.
On repart, et on atteint le ravitaillement suivant, le dernier, ou Marcel nous attend depuis 15 minutes. Il repart. On s’arrête. Joli accordéon. Bernard se rendort aussi vite qu’il a posé ses fesses par terre, je discute avec un gars du 86km qui me dit qu’il a 1h30 de retard sur son chrono de l’an dernier. Il en a de la chance, j’ai 8h de retard sur le mien  Mais l’essentiel c’est de finir, alors je lui demande ce qu’il attend là la tête dans ces mains au lieu de repartir et il repart, tout penaud de son chrono. Le jour s’est levé, les frontales sont enlevés, la deuxième nuit dehors est passée. Je réveille Bernard en lui grattant les oreilles, on remercie les bénévoles pour tout ce qu’ils ont fait, et on repart. Dernier tronçon. 9 km. Les derniers. On marche vite. On retrouve une moyenne de près de 6km/h. Le parfum de l’écurie donne des ailes. On rattrape Marcel, mais avant qu’il ne nous voit, on fait une autre pause de 10 minutes. Les coureurs des trails courts qui passent se demandent qui sont ces hurluberlus qui s’arrêtent pour dormir si près de l’arrivée… c’est nous. On a juste envie que les moustiques viennent manger nos derniers cm² de peau. Je commence sérieusement à tourner de l’œil avec Bernard à côté qui ronfle tranquillement. Alors je n’attends pas les 10 minutes et je réveille Bernard, on repart, en plus il commence à faire froid dans l’herbe.
Et là, marche, marche, marche, on rattrape Marcel. La fin du parcours dans le Crouesty est interminable. Un spaghetti, on voit et on entend l’arrivée 5km avant d’y être, 1h donc. Dur dur… on a envie d’y être, on s’en éloigne, on s’en approche, on s’en éloigne… On ne quittera plus Marcel, prenant quelque fois quelques mètres d’avance pour se poser sur une pierre. On voit le port au loin. Le port. Le port. Celui qu’on attendait depuis plus de 38h. Le port du Crouesty. On repère les drapeaux d’arrivée au loin. On y est presque. Cap sur le port, THE port 
On fait le tour, je booste un peu Marcel histoire de l’embêter, et on arrive, main dans la main tous les trois, on passe la ligne d’arrivée. 38h37mn de course. 8h07 dimanche matin. C’est fini. Fini. Fini. Yann est là, je pleure évidemment, pas de souffrance, de joie. Les nerfs qui se relâchent, le bonheur d’en être venu à bout. Ces 178Km sont derrières nous, je peux enfin m’assoir et pleurer devant mon plat de pâtes.
Les kinés, podogues et infirmières me soigneront quelques rares ampoules et brûlures, un petit resto avec Yann dans Vannes et une bonne sieste le dimanche après midi.
Merci à tous ceux qui m’ont soutenu dans cette aventure, et surtout, merci Marcel, c’était si bon et si beau.

Isabell, demander son  programme 2009: Ecotrial Paris, 24 heures de Peynier et Grand Raid du golge du Morbihan...et encore...

temps de passage & classement: du Grand Raid du gofge du Morbihan: Morbihan

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité